Toutes ces dispositions montrent comment l’OIT a abordé les questions liées à la violence et au harcèlement tout au long des dernières décennies (Chappell et Di Martino 2006; BIT 2017; Trebilcock 2019). Elle a néanmoins procédé de manière fragmentée, en protégeant uniquement certains groupes et seulement contre certaines manifestations de comportements violents et de harcèlement. Un instrument complet couvrant tous les cas de violence et de harcèlement pour tous les travailleurs et les autres personnes dans le monde du travail était nécessaire. En 2015, le Conseil d’administration du BIT a décidé qu’il fallait combler cette lacune. Après un dialogue approfondi aux niveaux national, régional et international (résumé dans la figure 1), la convention n° 190 et la recommandation n° 206 ont été
finalement adoptées à la 108e session de la Conférence internationale du Travail (2019) par une majorité écrasante des mandants tripartites de l’OIT (BIT 2016a; 2016b; 2017; OIT 2018a; 2018b; 2019b; 2019d) 4. En tant que traité international contraignant, la convention n° 190 énonce les principes fondamentaux que les pays qui la ratifient doivent mettre en œuvre. La recommandation n° 206 accompagne la convention n° 190 et contient des orientations plus détaillées, quoique non contraignantes, sur la façon dont la convention n° 190 pourrait être appliquée (OIT 2019a).
4 Pour le vote final par appel nominal sur la convention n° 190 et la recommandation n° 206, voir OIT 2019b; OIT 2019d.